R é p o n s e
Il y a le IILP (Institut
International de la Langue portugaise. Sa mission
consiste en promouvoir, défendre, enrichir
et diffuser la langue portugaise.
Nous avons aussi le CPLP et le PALOP (pays africains
de langue officielle portugaise) qui en plus de faciliter
les échanges commerciaux et d’essayer
d’assurer une certaine sécurité,
ont un rôle à jouer pour garder le maintien
du portugais.
Au Brésil, il y a des projets de loi fédéral
dont l'objectif est de protéger et défendre
l'usage de la langue portugaise, notamment par rapport
aux emprunts (anglo-américains), dans le domaine
des communications officielles, des médias
et de la publicité. Ces projets de loi sur
la défense de la langue portugaise ont entraîné
une véritable «guerre linguistique»
entre les linguistes et les journalises, mais aussi
les politiciens de toute tendance. Le député
fédéral Aldo Rebelo, l'initiateur du
projet de loi, explique que sa préoccupation
n'est pas seulement de «discipliner» ou
régulariser l'usage des mots étrangers,
mais aussi d'évaluer et d'améliorer
la langue portugaise. Selon lui, la «dénationalisation»
dont fait l'objet le Brésil appauvrit le portugais.
Il suffit de mentionner des mots tels que site, download,
delete, chat, file, mouse, home page, shift, chip,
etc. On pourrait citer aussi, pour le vocabulaire
courant des mots tels que sale, delivery, no shopping,
franchising, hamburger, cheeseburger ou eggsburger,
coffee-break, milk-shake, Halloween, etc. Pour les
défenseurs du projet de loi fédéral,
l'invasion des termes étrangers («estrangeirismos»),
surtout anglo-américains, constitue une perte
de l'identité brésilienne. En vertu
de quelle obligation, un citoyen brésilien
doit-il comprendre, par exemple, qu'une marchandise
«on sale» signifie qu'elle est en liquidation
ou que «50 % off» signifie «50 %
de réduction» Cela n'est pas seulement
abusif, mais trompeur. Et au fur et à mesure
que telles pratiques augmentent (présentement
d'usage courant dans les commerces des grandes villes),
elles deviennent néfastes pour le patrimoine
culturel véhiculé par la langue. La
situation semble s'amplifier dans la documentation
écrite, sinon électronique. En effet,
il est devenu rare qu’un formulaire, surtout
dans les textes électroniques, apparaissent
avec tous les signes graphiques du portugais (accents,
cédille, etc.). Et que penser, par exemple,
du service de «clipping» du Secrétariat
de la communication sociale (Secretaria de Comunicação
Social) de la Chambre des députés ou
du «newsletter» du Secrétariat
d’État au développement urbain
de la présidence de la République ou
encore des milliers d'appareils de «personal
banking» de la Banque du Brésil éparpillés
par tout le pays? Il est vrai que de telles pratiques
seraient impensables dans certains pays, même
si, dans la plupart des cas, il s'agit surtout de
satisfaire une «mode lexicale» par définition
passagère.
La société brésilienne semblerait
déjà donner des signes clairs de mécontentement
au sujet de la perte identitaire (descaracterização)
à laquelle est soumise la langue portugaise
devant l'invasion grandissante et excessive des mots
étrangers (estrangeirismos). Les défenseurs
du projet affirment que la loi ne concernerait que
l'usage de la langue portugaise, orale et écrite,
dans l’enseigne-ment et dans l'apprentissage,
les relations de travail, le domaine judiciaire, les
agences audiovisuelles et électroniques, les
événements publics, les médias
et la publicité, la consommation des biens
et services.