Si chacun d'entre nous a un
côté instable, il va s'en dire que le Portugal a
plus d'un "côté" instable. Je pourrai vous
parler de son instabilité économique, politique
ou historique, mais cela me prendrai beaucoup de temps et d'effort
puisqu'il y en a à dire sur ce sujet. Toutefois, il m'est
plus facile de vous parler de l'instabilité psychologique,
qui entraîne une instabilité physique, que vivent
étonnamment plusieurs Portugais.
Pour vous éclairer davantage sur ce sujet nébuleux,
j'en conviens, je vous donne ici la définition donnée
par le dictionnaire Larousse: Qui manque de stabilité,
de solidité : équilibre instable Quelqu'un qui se
dit instable, c'est quelqu'un qui ne peut vivre dans la permanence
et dans la stabilité qu'une vie typique nous apporte souvent.
Au contraire, cette personne veut échapper à ce
tourbillon et cherche par tous les moyens à survivre tout
en étant heureuse et satisfaite avec les choix qu'elle
aura entrepris.
Ce sujet, soit l'instabilité, n'est pas nouveau, puisque
déjà au Cégep j'ai du écrire un poème
et je l'avais fait justement sur mon côté instable.
Je m'explique: depuis quelques années, je me pose des questions
sur ma vie et surtout sur ce que je veux faire comme métier
et sur où je me verrais passer toute ma vie. Lorsque j'ai
écrit le fameux poème, je me questionnais profusément
sur ma personnalité: comment faire quand on pense toujours
à changer et à partir? Malheureusement, il n'y a
pas de réponse à cette question très compliquée.
À ma grande surprise, il y a quelques semaines, Luis Aguilar,
professeur à l'université de Montréal, nous
explique que le Portugais est, parfois malgré lui, mené
à une instabilité pas toujours compréhensible.
En quelques secondes, j'avais éclairci mon problème
qui avait surgi pendant mes années de Cégep: c'est
à cause de mon père, qui est Portugais, et à
cause de mes sept années vécues au Portugal que
je suis INSTABLE!
Essayons maintenant de faire ce lien entre le Portugal et l'instabilité
de manière plus concrète et recherchée. Tout
d'abord, nous pouvons honnêtement et sans prétention
dire que les Portugais ont été dans les premiers
explorateurs de cette terre. De nature aventureuse, ils se sentaient
poussés à découvrir de nouveaux horizons
et à chercher toujours un meilleur endroit où rester.
Vous me direz que le lien est exagéré vu le nombre
d'années qui sépare le monde contemporain que l'on
connaît et les premières années d'exploration,
mais pourtant ce sont ces hommes qui ont bâti le Portugal
et qui ont aimé et admiré ce pays comme nous le
faisons tous.
Le Portugal cherche aujourd'hui à se faire connaître
et à devenir plus populaire: il veut occuper une place
plus importante et renommée, une place qui lui revient.
À travers le monde, le Portugal n'est pas reconnu et, pour
justement, se faire reconnaître, ses habitants doivent sortir
de leur cocon, devenir populaires pour une quelconque habileté
et, finalement, proclamer qu'ils ne viennent pas des États-Unis,
( non, non!): ils viennent du Portugal, ce petit pays rempli de
merveilles malgré ce que plusieurs peuvent en penser. Le
Portugais doit nécessairement s'exiler à un moment
ou à un autre de sa vie. Dans sa tête, l'habitant
se doit de partir pour vivre pleinement ses rêves portugais.
Encore une fois, c'est un départ!
L'instabilité fait partie intégrale de la vie des
Portugais : ils n'ont pas choisi cette caractéristique
qui, et je tiens à le préciser, ne colle pas nécessairement
à tous les habitants vivant dans ce petit pays de l'Europe.
En revanche, moi, cela m'a permis de trouver des pistes pour mon
comportement pour le moins incompréhensible pour plusieurs,
dont moi-même.
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