La culture est par
essence une programmation mentale collective;
c'est cette partie
de notre conditionnement que nous partageons avec les autres membres
de notre nation,
mais aussi de notre
région, de notre groupe,
et non avec ceux d'autres nations, d'autres régions ou d'autres
groupes (1).
Geer Hofstede
Dans ce texte je présente
les résultats d'une étude(2) approfondie que Geer
Hofstede a mené sur les valeurs liées au travail
dans une cinquantaine de pays.
Un recensement systématique des différences entre les
cultures nationales lui a permis d'analyser les conséquences
de ces spécificités sur l'organisation des entreprises,
les pratiques de direction et la motivation des employés. En
fait, ce qui a retenu mon attention sont les grandes différences
culturelles observées entre le Portugal et le Canada. Puisque
sur les quatre critères ou dimensions observés pour fin
d'analyse, ces deux pays sont diamétralement opposés.
Ainsi, le Portugal est fortement collectiviste alors que le Canada est
caractérisé comme étant individualiste. Lorsqu'on
parle de collectivisme, on entend que chacun est censé veiller
aux intérêts de son groupe et ne pas avoir d'autres opinions
ou croyances que celles de son groupe. En échange, le groupe
le protège. À l'inverse l'individualisme préconise
que chaque individu est supposé veiller seulement à ses
intérêts propres et peut-être ceux de sa famille.
Bien sûr, il faut savoir mettre en contexte les résultats
de la recherche. On a remarqué, en autre, que le degré
d'individualisme d'un pays est statistiquement lié à la
richesse de ce pays. Plus précisément, c'est la richesse
d'un pays qui rend la culture plus individuelle.
Une autre dimension observée est celle du contrôle de l'incertitude.
Étrangement, le Portugal serait une société à
fort contrôle de l'incertitude, alors que le Canada serait une
société à faible contrôle de la certitude.
Par exemple, les canadiens sont plus enclins à prendre des risques
personnels et ils sont relativement tolérants à l'égard
de comportements et d'opinions qui diffèrent des leurs car ils
n'éprouvent pas de menace. Toujours selon cette étude,
les institutions portugaises cherchent plutôt à créer
la sécurité et à éviter les risques.
Finalement, il y a le continuum masculinité-féminité.
Le Portugal se démarquant comme étant une société
plus féminine, alors que le Canada ressort comme étant
une société plus masculine. Ainsi, dans les société
féminine les valeurs dominantes sont la modestie, la mise en
évidence des relations personnelles plus que de l'argent, le
souci de qualité de la vie et la préservation du milieu,
l'aide à l'autrui, en particulier aux faibles et pensée
que " ce qui est petit est beau ". Tandis que dans une société
plus masculine, les valeurs dominantes incluent l'importance de la parade,
de la réalisation de quelque chose de visible, de gagner beaucoup
d'argent, du
" grand est beau " big is beautiful! Bien que cette étude
se limite aux cultures nationales, à l'exclusion des différences
culturelles entre groupes au sein d'une même nation, elle a sûrement
provoqué bien des débats!
(1) HOFSTEDE, Geert,
" Relativité culturelle des pratiques et théories
de l'organisation ", Revue française de gestion, n°64,
sept-oct. 1987, pp.10-21.
(2)Combiner de recherches et d'études (Étude IBM 1971
à 1973, Étude de dirigeants d'entreprises 1971, IERESM
Bruxelles 1973 à 1979, Culture's Consequences, etc.)
|