Olivença est un territoire qui
appartient au Portugal, mais à la suite du Traité
de Badajoz en 1801 fut occupé
par l’Espagne appuyée par la France.
L’Espagne à reconnu en 1815 lors du Traité
de Vienne (article
105) que le territoire
était sous la souveraineté du Portugal et s’est
engagé à le restituer officiellement.
En
1821, juste avant l’indépendance
du Brésil, le Portugal occupe une partie du territoire
appartenant à l’Espagne, la Vice-royauté
du Río de la Plata, ce qui deviendra à partir
de 1825 l’Uruguay.
Les pourparlers pour la rétrocession d’Olivença
sont alors interrompus et, du même coup, les espagnols
affirmèrent que le Traité de Vienne n’avait
aucune force légale pour les obliger à rendre
le territoire d’Olivença. Entre les guerres d’indépendance
en Amérique du Sud et la Guerre Civile (1832-34) au
Portugal, Olivença sera pratiquement oubliée.
En
reculant dans le temps jusqu'à l'année 1230
où le territoire d'Olivença fut conquis aux
Maures par le roi de Léon, Alfonso IX et le repeuplement
fut donné à l'Ordre
des Templiers.
Le
territoire d'Olivença devient portugais par le Traité
de Alcanices signé en 1297 par le roi de Castille,
Fernando IV et le roi D.
Dinis du Portugal. Ce dernier éleva le village
d’Olivença au titre de «ville» et
ordonna la reconstruction des fortifications. Par
sa position stratégique frontalière, les successeurs
du roi D. Dinis ont renforcé le territoire d’Olivença
en construisant la Tour de l’Hommage, la plus élevée
au Portugal, et le pont fortifié d’Ajuda sur
le fleuve Guadiana afin de faciliter la mobilité des
troupes sur la rive gauche, permettant de relier Olivença
et la ville d’Elvas. Sous le règne de D. Manuel
I, d’autres constructions
importantes furent érigées comme par exemple
l’Église Sainte Marie-Madeleine, la Sainte Maison
de la Miséricorde et les façades des maisons
Consistoriales.
Olivença connue la paix durant l’Union Ibérique
(1580-1640) par laquelle les royaumes d’Espagne et du
Portugal étaient liés politiquement suite à
la crise de succession de la couronne portugaise. À
la fin de cette union, Olivença renoua avec la période
conflictuelle, à laquelle elle a presque toujours vécue,
suite à la Guerre de Restauration (1640-1668). Lors
de cette guerre, elle fut prise par le duc de San Germán
en 1657, mais elle finit par être cédée
au Portugal par la signature du Traité de Lisbonne
(1668) qui mit fin à la guerre. Durant les années
courtes années de paix qui suivirent, les portugais
renforcèrent les murailles de la ville et en reconstruisant
le pont d’Ajuda qui fut partiellement détruit
lors de la Guerre de Succession d’Espagne en 1709. Durant
la première moitié du XVIIIe siècle,
l’espace urbain d’Olivença fut militarisé
par la construction de nombreuses casernes militaires pour
la cavalerie et l’infanterie.
En 1801, en pleine Révolution française, les
deux pays rentrent de nouveau en conflit alors que la France
et l’Espagne ont envoyé un ultimatum au Portugal,
ami de la Grande-Bretagne, afin qu’il se lie à
la France. Le refus du Portugal provoqua la Guerre des Oranges
à laquelle le commandant en chef de l’armée
espagnole, Manuel Godoy, envahit la région du Alto-Alentejo,
au Portugal, sans presque aucune résistance. Manuel
de Godoy intégrera le territoire d’Olivença
à l’Espagne par le Traité de Badajoz signé
le 6 juin 1801 et par le Traité de Madrid signé
le 29 septembre de la même année.
(Grupo
dos Amigos d’Olivença) prône pour la
rétrocession du territoire au Portugal qu’il
considère comme une occupation illégitime.
D’autres
situations semblables se passent actuellement comme c’est
le cas de Gibraltar
où c’est l’Espagne qui revendique ce territoire
à la Grande-Bretagne qui lui a été cédé
en 1704 durant la Guerre de Succession d’Espagne. Un
autre cas est celui des îles Sauvages (Ilhas
Selvagens en portugais) situées entre Madère
et les Canaries sont revendiquées par l’Espagne,
même si depuis leur découvertes elles ont toujours
appartenu au Portugal. Ces îles qui font moins de 3
km² abritent 2 personnes provenant de l’île
de Madère. Un dernier exemple est celui de Ceuta,
enclave espagnole revendiquée par le Maroc.
En 1840,
l’Espagne interdit l’usage de la langue portugaise
à la population et dans les églises. La situation
linguistique actuelle à Olivença est très
précaire. En effet, seul les personnes âgées
vivant dans les villages parlent encore le portugais alors
que les jeunes ne parlent que l’espagnol. Un article
paru en 2001 dans la revue Revista de Filologia Románica
dont le titre était L’agonie du portugais à
Olivença écrit par Maria de Fátima Rezende
Matias, professeure auxiliaire en communication et art de
l’Université d’Aveiro, décrit la
situation du portugais dans le territoire d’Olivença
est « linguistiquement et socialement déprécié
» identifié avec « la ruralité et
l’analphabétisme comme si s’était
l’écho du passé » considéré
comme « une forme corruptive de parler, un langage maladroit.
» De nos jours, le portugais est enseigné mais
comme langue seconde dans les écoles du territoire.
Le Conseil Européen prône pour une meilleure
protection et une meilleure promotion du portugais et recommande
que les Oliventins aient un meilleur accès à
l’apprentissage de la langue portugaise.
Webgraphie
Grupo
dos Amigos de Olivença
Histoires
des espaces et des frontières
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