Sérgio Kokis

(1944)

 

 

 

 


Tu dis que Lisbonne est triste... Ce n'est pas vrai, Jojo. Lisbonne est une fille, une garce qui rit et qui chante. Pense à ce soleil, à ces couleurs, à tout ce linge qui flotte pendu aux fenêtres comme des drapeaux du pays des familles joyeuses.

[...]

Les pavés glissants de la rue do Carmo l'obligèrent à ralentir la descente et il arriva place du Rossio avec presque la démarche d'un badaud insouciant, Là, surpris par les lumières, par les cafés ouverts et par les groupes d'Africains qui s'y agglutinent chaque soir en attendant un quelconque miracle, il rebroussa chemin à la hâte.

[...]

Il remonta la rue et descendit plutôt par les escaliers de l'ascenseur Santa Justa qu'il croyait déserts à cette heure déjà avancée.

in Les amants de l'Alfama