Une question au Recteur de l'Université de Montréal, Monsieur Robert Lacroix

Par

Vitália Rodrigues
et
Claude Dagneau


Vitália Rodrigues, étudiante du Mineur en Langue portugaise et cultures lusophones questionne le Recteur de l'Université de Montréal, Monsieur Robert Lacroix


À la suite de notre rencontre le 27 janvier dernier, au Salon des Études de la Faculté des Arts et des sciences, nous voudrions vous poser quelques questions au sujet du Mineur en Langue portugaise et cultures lusophones.
Nous sommes étudiants de Portugais dans votre Université.
Lors de sa visite au Canada au mois de mai dernier, le Président du Portugal, Jorge Sampaio, a remercié et félicité le premier ministre Bernard Landry, ainsi que la doyenne de la Faculté des Arts et des sciences, Madame Mireille Mathieu, de l'initiative de l'Université de Montréal de créer le premier programme académique en langue portugaise et cultures lusophones au Québec.
Le Mineur en Langue portugaise et cultures lusophones est un des quarante cinq nouveaux programmes que l'Université de Montréal a lancés au cours de l'année 2001. Il a commencé dès septembre dernier, cependant les changements qui auraient dû suivre, au Département des langues et littératures modernes, l'annonce officielle du Mineur ne se sont pas produits. Les étudiants ne peuvent pas suivre les cours annoncés, car ils n'existent que sur papier. Ce Mineur n'a que deux professeurs: ceux qui étaient en poste avant sa création. Ce sont un professeur invité payé par le gouvernement portugais et une chargée de cours à l'emploi de l'Université depuis 27 ans. Avant septembre, chacun donnait quatre cours par année. Cette situation n'a pas changé.
Comme première étape du développement du Mineur, l'Université devait signer un protocole de coopération avec l'Institut Camões du Portugal. L'Institut maintiendrait son professuer invité et paierait des professeurs occasionnels, chargés de matières particulières. Le protocole n'a pas encore été signé. La raison en est que l'Institut attend, depuis cet été, que l'Université donne suite aux démarches necessaires.
Les premiers pénalisés sont bien sûr les étudiants présentement inscrits au Mineur. Il leur est impossible de prévoir combien de temps durera ce programme d'études.
Le gouvernement portugais a depuis plus de 17 ans appuyé l'enseignement du portugais à l'Université de Montréal, payant le professeur invité, faisant des dons de livres à la Bibliothèque de l'Université et des bourses d'etudes. Le gouvernement portugais a donné une bibliothèque complète (collection spéciale) de plus de 600 livres à l'Université. Il s'apprête a continuer et même à offrir davantage.
Il est dommage que l'investissement de l'Université de Montréal soit si petit face à la demande des étudiants et à l'importance mondiale que cette langue acquièrt jour après jour. La langue portugaise est une des dix langues cultes du monde. Elle est la sixième langue occidentale, la troisième dans les Amériques. Elle compte un prix Nobel de la littérature 1998 (José Saramago)….
Dans ces conditions exceptionnelles, notre journal se demande pourquoi les autorités académiques de l'Université de Montréal ne s'engagent pas à diffuser le nouveau programme auprès de la clientèle potentielle comme elle le fait d'habitude.
Dans votre Déclaration annuelle à l'Assemblée universitaire du 1er octobre 2001 vous avez affirmé que nous poursuivrons la réforme de chacun de nos programmes pour en accroître la qualité, la pertinence et l'ouverture sur le monde. Nous espérons que cette intention touchera aussi le portugais à l'Université de Montréal.
Monsieur le Recteur, nous vous demandons de demander à la Faculté de passer aux actes dès maintenant afin que le Mineur puisse exister réellement.


Claude Dagneau étudiant du Mineur en Langue portugaise et cultures lusophones
questionne le Recteur de l'Université de Montréal, Monsieur Robert Lacroix