Musique portugaise - Bruno Belthoise

« Boa noite ! »

Une soirée musicale sous une étoile portugaise à Montréal commence. Après que nous, les collègues du cours d'Introduction à la culture portugaise donné par le professeur Luís Aguilar, ayons récupérés des billets réservés de l’audience – notamment des portugais ce qui est une belle bienvenue linguistique pour nos oreilles – nous prenons place dans la cinquième salle de la Place-des-arts. Le titulaire de la Chaire sur la culture portugaise, M. Luís de Moura Sobral, a le premier mot. Il nous donne une introduction descriptive ainsi que visuelle sur l’art au Portugal du 20e siècle. Des grands peintres naturalistes, il passe à l’art surréaliste pour terminer avec l’art moderne abstrait, sans oublier bien sûr de nous montrer quelques azulejos exemplaires.

M. Luís de Moura Sobral est suivi par le grand pianiste Bruno Belthoise. Lauréat de la Fondation de France en 1988, titulaire d’un Diplôme Supérieur d’Exécution de l’École Normale de la Musique de Paris en 1989, il a mis son talent au service des compositeurs portugais du 20e siècle et il a enregistré les œuvres de Armando José Fernandes et de Luiz Costa – une première mondiale.

Cette soirée à Montréal, Bruno Belthoise nous parle du développement musical au Portugal depuis le 16e siècle. Annoncé comme musicologue, M. Belthoise déclare au début de sa présentation qu’il va toujours nous expliquer les pièces comme un interprète de la musique l’aurait fait et non pas comme un théoricien. Cela attire beaucoup mon attention car je n’avais jamais eu la possibilité d’envisager les pièces d’une telle manière avant. Néanmoins, il ne manque pas de détailler quelques accords que les compositeurs ont combinés d’une manière disons spéciale à l’époque, et les raisons culturelles et historiques derrière cela.

Comme la majorité des phénomènes culturels, la musique a son origine à l’église. Grâce à l’acoustique net dans les maisons de Dieu, on a pu développer la polyphonie vocale au Moyen Age. M. Belthoise nous fait écouter un extrait enregistré et je crois que je n’étais pas la seule personne dans la salle qui se sentait renvoyée à l’époque baroque, où l’ensemble des voix pures chantant remplaçait tous les instruments musicaux.

Ma pièce préférée parmi ce panorama musical, était Paraísos Artificiais de Luís de Freitas Branco. Il me faisait sourire – oui, j’ai pensé, c’est comme cela que le paradis devrait sonner !

Après une petite pause M. Belthoise prend place lui-même devant le piano. Cette fois, c’est la musique elle-même qui nous doit parler. Nous n’avons plus besoin d’explications. La magie des mains du pianiste rempli la salle. C’est la première fois que j’assiste à un récital de piano, mais je peux sentir comme l’artiste s’absorbe dans son travail – une grande énergie. Et je me suis dit que c’est peut-être la meilleure façon de rendre hommage à la musique : la pratiquer de tout cœur ! Ou bien, si on ne sait pas jouer d’un instrument, l’écouter avec attention.

Au cours du récital de piano, M. Bruno Belthoise a interprété aussi des œuvres des compositeurs suivants :

Francisco de Lacerda (1869-1934)
Luiz Costa (1879-1960)
Luiz de Freitas Branco (1890-1955)
Armando José Fernandes (1906-1983)
Fernando Lopes-Graça (1906-1993)

Le récital clôt avec les pièces du compositeur préféré de M. Belthoise et la soirée termine finalement avec plein de disques vendus, une photo avec l’artiste et avec un petit cadeau qu’il nous donne aux étudiants : un de ses disque pour ne jamais plus oublier la musique classique portugaise, qui est encore méprisée à tort. (voir Blog de musique classique portugaise)

L'événement est organisé par la Chaire sur la culture portugaise, par la section d'Études portugaises et lusophones de l'Université de Montréal, ainsi que par le Consulat général du Portugal à Montréal, avec l'appui de l'Institut Camões et de la Ville de Montréal, et la collaboration de l'Institut d'études méditerranéennes de Montréal.