RÉDACTION VIVE:
une approche de communicaction
de l'enseignement de la langue et culture portugaises


Par


Luís Aguilar

L'éducation, l'enseignement et le développement personnel
devraient être considérés comme une unique réalité .

Georgi Lozanov

Fondements


L'objectif premier de la Rédaction vive qui intègre notre approche pédagogique de Communic-Action est d'aider les participantes et participants des cours de langue, littérature et culture portugaises, dans leur démarche d'apprentissage. Avec cet instrument d'animation, les étudiantes et étudiants de langue, littérature et culture portugaises sont invités à participer, à s'exprimer oralement et par écrit, à produire des textes et échanger des idées.

En utilisant des stratégies non conventionnelles, telles que le jeu de rôles, le jeu d'écriture, la pratique du langage journalistique, etc., nous produisons des journaux didactiques scolaires et des notes de cours innovatrices qui a pour but d'aider l'étudiante et étudiant à acquérir des connaissances de la Culture portugaise par un processus d'apprentissage motivant, holistique, interactif et participatif, que nous décrivons dans ce document.

Le journal didactique français Terrae Portucalensis est une des stratégies importantes de notre approche de Communic-Action qui a pour objectif de fournir aux étudiantes et étudiants des informations pertinentes sur le contenu; à susciter des questionnements sur la discipline, à proposer des exercices, à annoncer des consignes de travail, à fournir des renseignements sur la méthodologie employée, etc.

En proposant l'utilisation du langage journalistique, nous encourageons les étudiantes et étudiants à interpréter et produire des textes journalistiques (nouvelles, chroniques, reportages, entrevues, critiques, etc.). Il s'agit donc de comprendre et produire des textes oraux et écrits de contenus discursifs variés, correspondant aux différentes nécessités d'expression et de communication, à travers l'utilisation de matériel artistique et appellatif à l'auto-connaissance.
Les étudiantes et les étudiants se sentent alors beaucoup plus motivés à produire des textes en les voyants publiés et diffusés à la fois sur papier et sur le site web www.teiaportuguesa.com Les journaux imprimés sont distribués par tous les participantes et participants, ce qui leur permettent, ainsi, d'établir des échanges pour qu'ils puissent corriger les textes, changer la forme, le style, etc.

Nous présentons dans ce document une approche de communic-Action de l'enseignement des cours de langue, littérature et culture portugaises que nous donnons dans le cadre du Mineur en langue portugaise et cultures lusophones, du Département de littératures et des langues modernes de la Faculté des Arts et des sciences de l'Université de Montréal. Nous présentons
d' outils pédagogiques qui renforcent les activités d'enseignement à acquérir des connaissances de la culture portugaise. Nous ferons la mise en œuvre de la stratégie pédagogique de la "Rédaction vive" qui intègre notre approche de communic-Action.
Les 10 journaux présentés sur papier et diffusés informatiquement sont des documents d'accompagnement indissociables des cours.

Nous nous inspirons, d'un côté, de l'idée du Journal vivant de Moreno, qui intégrait son théâtre de Spontanéité et d'un autre, de la stratégie éducative Le journal scolaire, conçu par Freinet, comme technique pédagogique, interdisciplinaire. Nous nous proposons de dramatiser des nouvelles de journaux, des spots publicitaires, des reportages, etc. par différentes techniques d'Expression dramatique. Il s'agit donc d'exprimer par l'action dramatique des textes simples de la vie quotidienne des gens, de la politique, de l'art, etc. ou de la création de reportages imaginaires, légendes de photographies, textes, etc.

Nous allons décrire des activités-type, de ce genre de travail qui intègre notre modèle de Communic-Action à l'apprentissage de la langue, littérature et culture portugaises, avec l'appui de jeux de rôle. À partir de cette création de situations le professeur (animateur) canalise les productions spontanées des étudiantes et étudiants (participants) dans un projet d'élaboration de textes par le biais du langage journalistique (nouvelles, chroniques, reportages, opinions, critiques, entrevues).

Ce sont ces textes que nous présentons dans le journal et distribués un à un à chaque cours. Ils sont alors corrigés en classe et sont réécrits plusieurs fois jusqu'à la fin de la session de cours. C'est à ce moment que l'on publie les textes sélectionnés en classe, dans un journal de synthèse de productions. Des exemples et des informations sont aussi écrits par le professeur et publiés dans les différentes éditions du journal. Les examens et leur correction sont aussi présentés sous forme de journal.


Activités

Lire les titres de journaux

L'animateur ou animatrice propose différentes activités qui ont pour but d'introduire et motiver les participants au thème du " Journal Vivant ".
En arrivant dans la salle, les participants trouvent éparpillées partout des pages de journaux.
Ils parcourent la salle, sans toucher aux pages, en essayant de lire les titres à distance. Progressivement ils murmureront les titres, qu'ils aperçoivent au fur et à mesure. Il s'agit de produire une espèce d'orchestration avec les sonorités des différentes phrases des journaux. Ensuite en continuant cette même proposition, les participants doivent alterner la forme de lire des nouvelles : à haute voix, en chantant, en criant, en murmurant, etc.


Lire les nouvelles de différentes manières…

Tout en continuant à se déplacer dans la salle, chaque participante ou participant prend une page de journal et lit des phrases de différentes nouvelles en imitant :
1. une farce
2. une tragédie
3. une déclaration d'amour
4. une chanson
5. un bègue
6. un discours politique
7. un commentaire sportif
8. un chant d'opéra
L'animateur donne l'ordre, par un signale convenu, de se taire, à tous les participantes et participants sauf une ou un qui continuera alors son discours (une farce, une tragédie, une déclaration d'amour…) et au nouveau signal, tous recommencent à lire en même temps ce qu'ils entreprenaient auparavant. Le silence et le son des nouvelles de journal.


La sonorité des pages de journaux
Sans abîmer les pages de journal exposées, du fait qu'elles seront utilisées postérieurement, les participantes et participants déplacent les pages à travers la salle, en cherchant à leur donner des sonorités différentes. Ensuite, ils essayent de les déplacer sans aucun bruit.


Les annonceurs de journaux
Chaque participante ou participant prend une page d'un journal et se répartit différemment dans la salle. Comme le font les annonceurs de journaux, ils annoncent les nouvelles oralement pour attirer les clients imaginaires.
La moitié du groupe représente les annonceurs de journaux qui diffusent les grands titres des journaux et l'autre représente les clients en écoutant attentivement les annonceurs, les uns après les autres. Ils peuvent se déplacer comme ils le désirent. Ensuite, les rôles sont inversés.



Création et dramatisation des nouvelles en groupe
Les participants sont invités à travailler en groupe varié et devront dramatiser, légender les images des nouvelles.


Nouvelles Vivantes

Par groupe de quatre ou cinq éléments, les participantes et participants choisissent une nouvelle susceptible d'être dramatisée. Chaque groupe possède alors une quinzaine de minutes pour définir la minière dont ils vont présenter la nouvelle pour qu'elle paraisse réelle, le plus possible.
L'animateur ou l'animatrice ou un élément du groupe lit une nouvelle d'un journal et les participantes et participants la dramatisent.
En rétroaction seront analysées les différentes versions jouées des participantes et participants.


Modifier les nouvelles
Par groupe de quatre ou cinq, les participantes et participants choisissent et analysent une nouvelle en essayant d'imaginer une nouvelle fin pour celle-ci. Ils possèdent alors vingt minutes pour la concrétiser et définir la manière dont ils vont la présenter aux autres.


Légender des nouvelles

A partir d'une image, d'une photographie ou d'un tableau, etc. chaque groupe (de quatre ou cinq) crée une légende qui lui correspond



L'image d'une nouvelle

Cinq volontaires munis d'un appareil photo, jouant le rôle de reporters photographes, vont recueillir à l'extérieur des images instantanées ayant un rapport avec la nouvelle.



La nouvelle de l'image

En groupe, les participants doivent rédiger, dans un premier temps, une nouvelle qui puisse correspondre à chacune des photos instantanées recueillies. Ensuite, chaque groupe devra alors dramatiser la nouvelle rédigée, pouvant amplifier ou modifier son contenu selon la forme choisie de présentation.


Les chaînes de télévision
Chaque groupe, de quatre ou cinq éléments, doit être formé de journalistes d'une chaîne de télévision, responsables de l'émission des programmes, sans presque aucune préparation, chaque groupe décide d'émettre un programme, ou des programmes ou bien un spot publicitaire, ou encore un dessin animé, etc. chaque groupe identifié, de un à quatre ou cinq, est appelé au hasard par l'animateur, et devra alors improviser un programme qui est transmis en direct. Au signal " stop ", le groupe qui est en transmission, suspend son émission et donne sa place à un autre, nommé toujours par l'animatrice ou animateur, qui débute immédiatement. Le choix de passage des groupes est fait aléatoirement et il peut même choisir deux fois de suite le même groupe. Chaque programme est défini ici et maintenant et n'est pas présenté dans sa totalité. En peut dire qu'il doit commencer au milieu et terminer pareillement, du fait que chaque intervention est interrompue constamment.


Jeux de Mots:
De la mémorisation à la dramatisation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Memorisés
Cette activité se déroule en trois temps et potentialise différents éléments transdisciplinaires et/ou interdisciplinaires, se basant principalement sur l'apprentissage de la langue étrangère. Chaque période de l'activité doit être réalisée en une seule session comme nous la décrivons ci-après.
La première période est, avant tout, un exercice de mémoire et de concentration. Parallèlement, on prétend rehausser l'importance du travail en groupe et les capacités inépuisables de l'être humain. La deuxième phase prétend surtout, mobiliser les capacités créatives et imaginaires des participants et rehausser l'importance de la communication.

Tous les éléments du groupe sont disposés confortablement en cercle. Un participant, participante débute une phrase : je te donne une fleur, par exemple. Le deuxième rajoute quelque chose à la phrase : je te donne une fleur et deux révolutions, puis un troisième participant, participante, continue : je te donne une fleur, deux révolutions et trois mémoires et ainsi de suite, successivement. C'est-à-dire, que chaque participant, participante, rajoute un nouvel élément en lui associant un nombre suivant pour faciliter la tâche. Celui qui éventuellement se trompe est éliminé du jeu, se terminant lorsqu'il ne reste plus qu'une personne. On pourra alors vérifier comme en si peu de temps on peut mémoriser plusieurs dizaines de mots qui aurait pris plusieurs heures à mémoriser individuellement.
Plusieurs groupes de travail sont formés. Chaque groupe va créer un texte où ils introduiront tous les mots trouvés dans l'activité précédente. Utilisés au singulier ou au pluriel, tous doivent être inclus dans le texte créé par chaque groupe, qui adoptera la méthodologie désirée. En alternative, on peut demander à chaque participant, participante, qu'ils fassent un petit texte qui contienne tous les mots appris par cœur. Alors, seulement à partir de ce moment, on passera au travail de groupe, qui sera, dans ce cas, la représentation théâtrale de trois ou quatre textes préalablement sélectionnés. On peut toujours dans cette phase, modifier en groupe quelques parties du texte produit individuellement.
Après la lecture de plusieurs textes, on demande à chaque groupe qu'il dramatise ce qu'ils ont écrit. Si l'accent était avant sur le mot, il l'est maintenant sur l'effort créatif de chaque participante et participant. Dans ce sens, il n'est pas nécessaire de faire appel aux mots mémorisés. C'est par ailleurs naturel que, par la force de leur inclusion dans le texte, les mots soient intégrés dans la dramatisation.
Finalement, les différents groupes représentent leur production, qui sera motif d'analyse que ce soit du point du contenu ou de la forme choisie. On peut éventuellement, après avoir réalisé les analyses, répéter les représentations, surtout dans ce cas, mettre l'accent sur le développement des capacités de communication




Production écrite
Tous les éléments du groupe sont disposés confortablement en cercle. Un participant, participante débute une phrase : je te donne un fleur, par exemple. Le deuxième rajoute quelque chose à la phrase : je te donne une fleur et deux révolutions, puis un troisième participant, participante, continue : je te donne un fleur, deux révolution et trois mémoires et ainsi de suite, successivement. C'est-à-dire, que chaque participant, participante, rajoute un nouvel élément en lui associant un nombre suivant pour faciliter la tâche. Celui qui éventuellement se trompe est éliminé du jeu, se terminant lorsqu'il ne reste plus qu'une personne. On pourra alors vérifier comme en si peu de temps on peut mémoriser plusieurs dizaines de mots qui aurait pris plusieurs heures à mémoriser individuellement.

Dramatisation
Plusieurs groupes de travail sont formés. Chaque groupe va créer un texte où ils introduiront tous les mots trouvés dans l'activité précédente. Utilisés au singulier ou au pluriel, tous doivent être inclus dans le texte créé par chaque groupe, qui adoptera la méthodologie désirée. En alternative, on peut demander à chaque participant, participante, qu'ils fassent un petit texte qui contienne tous les mots appris par cœur. Alors, seulement à partir de ce moment, on passera au travail de groupe, qui sera, dans ce cas, la représentation théâtrale de trois ou quatre textes préalablement sélectionnés. On peut toujours dans cette phase, modifier en groupe quelques parties du texte produit individuellement.
Après la lecture de plusieurs textes, on demande à chaque groupe qu'il dramatise ce qu'ils ont écrit. Si l'accent était avant sur le mot, il l'est maintenant sur l'effort créatif de chaque participante et participant. Dans ce sens, il n'est pas nécessaire de faire appel aux mots mémorisés. C'est par ailleurs naturel que, par la force de leur inclusion dans le texte, les mots soient intégrés dans la dramatisation.
Finalement, les différents groupes représentent leur production, qui sera motif d'analyse que ce soit du point du contenu ou de la forme choisie. On peut éventuellement, après avoir réalisé les analyses, répéter les représentations, surtout dans ce cas, mettre l'accent sur le développement des capacités de communication.


Transposition
L'agence de Voyages


La narration des voyages effectués par les étudiants au Portugal étant une pratique courante des abordages et méthodes traditionnelles d'enseignement et apprentissage d'une langue étrangère, nous avons décidé de publier dans ce numéro les chroniques de voyage de ces étudiants qui ont été réalisées au cours d'activités suggestopédiques et de jeux de rôle liés à notre méthode de Comunic-Action dévelopée à l'Université de Montréal. Nous décrivons alors dans les pages suivantes une activité de simulation et jeu de rôle qui s'est déroulée.
Le professeur utilise, quotidiennement, des descriptions de lieux, d'objets, etc. pour des situations d'applications immédiate. Il décrit, en détail, une maison portugaise par exemple, pour ensuite poser des questions à chacun sur le type de maison choisi. Il décrit aussi un voyage pour leur demander par la suite qu'ils racontent leur expédition réaliste.
Le décor que nous allons décrire regroupe dix étudiantes et étudiants qui apprennent le Portugais moyen-avancé, un animateur ou animatrice et un assistant ou assistante, et d'après ce qui a été dit jusqu'à maintenant, on comprend vite qu'il s'agit d'un scénario simultanément idéal et ou paradigmatique.
En abordant le jeu de rôle, l'animateur prépare, dans la salle, le scénario d'une agence de voyage visant la simulation hic et nunc de situations d'apprentissage. Deux ordinateurs reliés à Internet, plusieurs chaises où vont s'asseoir les " clients "près des ordinateurs, une télévision et un magnétoscope sont les objets nécessaires à sa réalisation. Sur les murs seront affichés des posters évoquant l'histoire, la géographie, la gastronomie, la littérature, les vins portugais, etc. comme ambiance de fond on écoute de la musique portugaise. Possédant davantage d'informations, l'assistante ou l'assistant ou l'animateur ou animatrice ou même des deux joueront le rôle des agents de voyage. Les étudiantes et étudiants sont alors invités à supposer qu'ils sont de potentiels clients des services de l'Agence et pour cela veulent obtenir des informations concernant un éventuel voyage au Portugal. Dans l' "agence" se trouve aussi une étudiante ou étudiant qui a déjà visité le Portugal avec une bourse d'Étude de l'Instituto Camões. A celui -ci, on lui proposera d'imaginer qu'il souhaite retourner au Portugal mais cette fois-ci en touriste.
L'animatrice ou l'animateur et/ou l'assistante ou assistant, ayant recourt à ses recherches pré-sélectionnées répondent aux différentes questions posées par les " clients "sur les diverses régions du pays qu'ils prétendent visiter. Ils peuvent aussi se servir des différents sites électroniques afin de répondre aux questions posées par les étudiantes ou étudiants. Les informations seront alors échangées.
L'animatrice ou l'animateur a besoin, comme on peut l'imaginer, d'organiser et de recueillir un nombre important d'informations afin de réaliser cette activité comme la recherche préalable de sites sur Internet, la sélection d'affiches, de photographies, de matériaux pour que la situation paraisse le plus réel possible. Ainsi un nombre important de tâches est à réaliser :
1. Choisir, dans un voyage virtuel au Portugal, trois motifs ou lieux d'intérêt.2. Hiérarchiser des nécessités préparatoires au voyage relativement au vocabulaire, à la culture, au tourisme, à la gastronomie, à l'histoire, etc.3. Imaginer une situation vécue dans ce voyage virtuel pour qu'elle soit postérieurement, en collaboration avec les collègues, dramatisée dans une session à venir.
4. S'intéresser, véritablement, au voyage virtuel et se donner un délai de 15 jours pour qu'il se réalise, sinon chaque participante ou participant présentera son plan de voyage à l'animatrice ou animateur (professeur) pur réajuster des orientations et planifications de l'enseignement et de l'apprentissage.Comme on peut le déduire, les simulations et les dramatisations constituent la motivation principale de l'application et des échanges et savoirs approfondis, au même titre que les compétences linguistiques, la connaissance du patrimoine littéraire portugais, possibles toutefois par la recherche apurée et systématique qu'internent fourni.
En synthèse, ne pouvant posséder la réalité d'un pays à ces côtés, on la recrée par des simulations qui peuvent rendre les situations imaginaires ou virtuelles plus réelles que la réalité, combien de fois vécue, illustrée ou comme conserve culturelle ou bien comme le dit encore Mia Couto les faits deviennent réels, véritables, seulement après être inventés.
Après avoir donné une liste de vocabulaire sur le thème du voyage, le professeur propose une situation simulée. Imaginez que vos personnages se trouvent dans un aéroport. Que disent-ils ? Et il propose alors plusieurs types de situations. Ceci peut aussi se faire à partir d'un autre thème comme la courtoisie en imaginant cette fois-ci que les personnages se rencontrent pour la première fois.