Superficie : 750 km²
Population : 11 814 habitants
Densité moyenne
de la population :
27, 56 hab. /km²
Capitale : Olivença
Langue officielle : espagnol
Autres langues: portugais et oliventin
Religion : catholicisme
Monnaie: Euro

La totalité du territoire est composé par:
Olivença
9 938 hab.
S. Francisco
475 hab..
S. Rafael
258 hab.
Vila Real
80 hab.
S. Domingos de Gusmão
19 hab.
S. Bento da Contenda
590 hab.
S. Jorge de Alor
494 hab


Château d’Olivença, vue sur la Tour de l’Hommage


Pont fortifié d’Ajuda


Intérieur de l’église Ste-Marie-Madeleine
avec un décor de style manuélin

Galeries d'images

Voyage virtuel
O l i v e n ç a
territoire portugais occupé par l'Espagne
 
Sergio Campos
et
Vitália Rodriques

Supervision de Luís Aguilar,
Docente do Instituto Camões et professeur invité de l'Université de Montréal

Olivença est un territoire qui appartient au Portugal, mais à la suite du Traité de Badajoz en 1801 fut occupé par l’Espagne appuyée par la France. L’Espagne à reconnu en 1815 lors du Traité de Vienne (article 105) que le territoire était sous la souveraineté du Portugal et s’est engagé à le restituer officiellement.

En 1821, juste avant l’indépendance du Brésil, le Portugal occupe une partie du territoire appartenant à l’Espagne, la Vice-royauté du Río de la Plata, ce qui deviendra à partir de 1825 l’Uruguay. Les pourparlers pour la rétrocession d’Olivença sont alors interrompus et, du même coup, les espagnols affirmèrent que le Traité de Vienne n’avait aucune force légale pour les obliger à rendre le territoire d’Olivença. Entre les guerres d’indépendance en Amérique du Sud et la Guerre Civile (1832-34) au Portugal, Olivença sera pratiquement oubliée.

En reculant dans le temps jusqu'à l'année 1230 où le territoire d'Olivença fut conquis aux Maures par le roi de Léon, Alfonso IX et le repeuplement fut donné à l'Ordre des Templiers.

Le territoire d'Olivença devient portugais par le Traité de Alcanices signé en 1297 par le roi de Castille, Fernando IV et le roi D. Dinis du Portugal. Ce dernier éleva le village d’Olivença au titre de «ville» et ordonna la reconstruction des fortifications. Par sa position stratégique frontalière, les successeurs du roi D. Dinis ont renforcé le territoire d’Olivença en construisant la Tour de l’Hommage, la plus élevée au Portugal, et le pont fortifié d’Ajuda sur le fleuve Guadiana afin de faciliter la mobilité des troupes sur la rive gauche, permettant de relier Olivença et la ville d’Elvas. Sous le règne de D. Manuel I, d’autres constructions importantes furent érigées comme par exemple l’Église Sainte Marie-Madeleine, la Sainte Maison de la Miséricorde et les façades des maisons Consistoriales.

Olivença connue la paix durant l’Union Ibérique (1580-1640) par laquelle les royaumes d’Espagne et du Portugal étaient liés politiquement suite à la crise de succession de la couronne portugaise. À la fin de cette union, Olivença renoua avec la période conflictuelle, à laquelle elle a presque toujours vécue, suite à la Guerre de Restauration (1640-1668). Lors de cette guerre, elle fut prise par le duc de San Germán en 1657, mais elle finit par être cédée au Portugal par la signature du Traité de Lisbonne (1668) qui mit fin à la guerre. Durant les années courtes années de paix qui suivirent, les portugais renforcèrent les murailles de la ville et en reconstruisant le pont d’Ajuda qui fut partiellement détruit lors de la Guerre de Succession d’Espagne en 1709. Durant la première moitié du XVIIIe siècle, l’espace urbain d’Olivença fut militarisé par la construction de nombreuses casernes militaires pour la cavalerie et l’infanterie.

En 1801, en pleine Révolution française, les deux pays rentrent de nouveau en conflit alors que la France et l’Espagne ont envoyé un ultimatum au Portugal, ami de la Grande-Bretagne, afin qu’il se lie à la France. Le refus du Portugal provoqua la Guerre des Oranges à laquelle le commandant en chef de l’armée espagnole, Manuel Godoy, envahit la région du Alto-Alentejo, au Portugal, sans presque aucune résistance. Manuel de Godoy intégrera le territoire d’Olivença à l’Espagne par le Traité de Badajoz signé le 6 juin 1801 et par le Traité de Madrid signé le 29 septembre de la même année.

 

(Grupo dos Amigos d’Olivença) prône pour la rétrocession du territoire au Portugal qu’il considère comme une occupation illégitime.

D’autres situations semblables se passent actuellement comme c’est le cas de Gibraltar où c’est l’Espagne qui revendique ce territoire à la Grande-Bretagne qui lui a été cédé en 1704 durant la Guerre de Succession d’Espagne. Un autre cas est celui des îles Sauvages (Ilhas Selvagens en portugais) situées entre Madère et les Canaries sont revendiquées par l’Espagne, même si depuis leur découvertes elles ont toujours appartenu au Portugal. Ces îles qui font moins de 3 km² abritent 2 personnes provenant de l’île de Madère. Un dernier exemple est celui de Ceuta, enclave espagnole revendiquée par le Maroc.

En 1840, l’Espagne interdit l’usage de la langue portugaise à la population et dans les églises. La situation linguistique actuelle à Olivença est très précaire. En effet, seul les personnes âgées vivant dans les villages parlent encore le portugais alors que les jeunes ne parlent que l’espagnol. Un article paru en 2001 dans la revue Revista de Filologia Románica dont le titre était L’agonie du portugais à Olivença écrit par Maria de Fátima Rezende Matias, professeure auxiliaire en communication et art de l’Université d’Aveiro, décrit la situation du portugais dans le territoire d’Olivença est « linguistiquement et socialement déprécié » identifié avec « la ruralité et l’analphabétisme comme si s’était l’écho du passé » considéré comme « une forme corruptive de parler, un langage maladroit. » De nos jours, le portugais est enseigné mais comme langue seconde dans les écoles du territoire. Le Conseil Européen prône pour une meilleure protection et une meilleure promotion du portugais et recommande que les Oliventins aient un meilleur accès à l’apprentissage de la langue portugaise.

Webgraphie
Grupo dos Amigos de Olivença

Histoires des espaces et des frontières

 

 

 

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