Superficie : 3 702 km²
Population : 1 347 668 habitants
Densité moyenne de la population : 364,04 hab./km²
Capitale : Panaji
Langue Officielle : Konkani
Langues: hindi, anglais, portugais
Religions : Islam, catholicisme, hindouisme
Monnaie: Roupie
Date d'indépendance: 17 de décembre 1961


Patrimoine mondial de l'UNESCO

Basilique du Bon Jésus

 

Églises de Goa em 3D

Voyage virtuel
 
et
Vitália Rodriques

Supervision de Luís Aguilar,
Docente do Instituto Camões et professeur invité de l'Université de Montréal

Goa est cette étroite bande de terre située sur la côte sud-ouest de l’Inde. Ces frontières sont délimitées au nord, par la rivière Terekhol qui le sépare de l’État du Maharashtra (où se situe la ville de Bombay) et , au sud-est, par l’État du Karnataka. La mer d’Arabie baigne la côte ouest sur 101 kilomètres. Le Sonsogor est le point culminant avec une altitude de 1,167 mètres.


L’état de Goa couvre un territoire de 3,702 km2 (l’un des plus petits de la fédération indienne) et comprend deux districts : Goa Nord avec comme capitale administrative officielle Panaji (Panjim ou Nova Goa) et Goa Sud dont la capitale est Margao.

Un des 25 états de l'Union Indienne
L’état est divisé en 11 talukas (régions) et comprend 12 communautés d’entraide avec ses services d’implantation de programmes de développement. Ces communautés d’entraide en font un des États les mieux développés en Inde particulièrement au plan environnemental et des structures. Goa, contrairement aux autres États fédéraux est directement soumis à l’autorité centrale du gouvernement à Delhi. Au recensement de 2001, la population goanaise comptait 1, 342,000 habitants (0.13% de la population indienne).

L’économie de Goa est basée sur le tourisme surtout présent le long de la côte. Parmi les autres industries, on peut citer l’exploitation minière (fer, bauxite, manganèse…), les conserveries et les distilleries d’alcool. L’agriculture, bien qu’ayant subie un net recul depuis les 40 dernières années, donne du travail à une bonne partie de la population. On y cultive principalement le riz suivi de la noix de cajou et de la noix de coco. La pêche emploie 40,000 personnes.

Panaji (Nova Goa) est devenue , en 1760, la capitale régionale, après l’abandon pour cause d’épidémies, de l’ancienne ville (Velha Goa) par le vice-roi du Portugal. Ces 2 villes sont situées sur l’île de Tiswari , bordée d’un côté par la rivière Mandovi et de l’autre par la rivière Zuari, île qui sera le théâtre d’une riche histoire de conquêtes.

La légende et l’histoire hindoue célèbrent très tôt la ville antique de Goa. Elles font mention du passage en Inde méridionale d’Alexandre le Grand et de sa conquête sur une partie du Pendjab. Entre le XIVème et le XVIème siècle, le sort de Goa se trouve en alternance entre les mains de deux dynasties royales : celle des rajahs de Vijayanagar (de l’état voisin du Karnataka) et de celle des sultans Bahmanî qui se disputent des emplacements stratégiques. Goa était un important point d’embarquement des pèlerins indiens islamisés vers La Mecque mais, surtout, un port de commerce de première importance sur la côte occidentale, après Calicut.

En 1475, Goa passe sous domination musulmane, conquise cette fois par Yusuf Adil Shah, Sultan de Bîjâpur. Il fait raser entièrement la Goa hindoue pour la rebâtir au nord et y recevoir des navires de tout l’océan Indien.

En 1497, Vasco de Gama reçoit, du roi D. Manuel 1er, la mission de trouver, par voie maritime, une nouvelle route qui donne accès au commerce des épices. Il part donc de Lisbonne, en 1498, avec 3 caravelles pour son premier voyage exploratoire vers l’Asie. Ce voyage est rendu nécessaire à cause de la prise de Constantinople par les Turcs ottomans en 1453 et de la domination musulmane jusqu’en Méditerranée. Il arrive à Calicut, premier port d’importance en Inde. Vasco de Gama déçu par le résultat de ses démarches auprès des autorités indiennes, rentre à Lisbonne l’année suivante pour y faire rapport au roi
D. Manuel 1er.


En 1500, le roi D. Manuel 1er mandate Pedro Álvares Cabral pour commander une expédition commerciale vers l’Inde. Il part donc de Lisbonne avec 13 caravelles. Déviant de sa trajectoire, il découvre un territoire encore inconnu dont il prend possession au nom de la couronne portugaise qu’il nomme terre de la Sainte-Croix (Brésil). Du Brésil, il parvient à Calicut le 13 septembre 1500. Il assiège la ville après avoir signé un traité de commerce avec le prince de Cochin. Il y établit un comptoir.

En 1510, l’expédition est confiée à Afonso de Albuquerque. Sa mission est d’établir en Inde des comptoirs qui vont permettre au Portugal de progressivement arracher aux Vénitiens et aux Génois le monopole du commerce des épices, des pierres précieuses et autres richesses en mer Méditerranée.

En décembre de la même année, Afonso Albuquerque, surnommé le « Terribil », assiège et prend la ville qu’il fait détruire à son tour. Trois mois plus tard, Yusuf Adil Shah revient avec 60,000 hommes de troupe, bloque les Portugais dans leurs bateaux et les oblige à battre en retraite. En novembre, Albuquerque revient avec du renfort et reprend la ville. Goa devient, pendant un siècle et demi, la capitale d’un très vaste empire maritime qui va du Cap de Bonne Espérance à la mer du Japon. Elle devient la principale puissance commerciale de l’Orient. Les Portugais font de « Velha Goa » une cité magnifique que l’on surnomme la « Lisbonne de l’Orient».

Albuquerque, devenu le deuxième Vice-roi, la conçoit comme une colonie et une base navale à la différence des comptoirs fortifiés établis dans certains autres ports de l’Inde tels que Damão et Diu. Il encourage des hommes à épouser les femmes indigènes et à s’y installer comme fermiers, commerçants et artisans. Albuquerque et ses successeurs respectent les coutumes du milieu, interdisant seulement le rite de la satî (rite d’immolation des veuves).

Dès 1539, le roi du Portugal exige la présence de jésuites afin de répondre à la papauté qui lui demande d’évangéliser les terres nouvellement acquises. Bien que précédés par les Franciscains, les Dominicains, les Théatins et les Augustins, les Jésuites sont le fer de lance de la nouvelle évangélisation de l’Asie. Pour favoriser cette évangélisation, on construit de nombreuses églises de style monumental.

A la même époque, Saint François-Xavier, saint très vénéré à Goa mentionne la splendeur architecturale de la ville qui vit son âge d’or entre 1575 et 1625, Ainsi, de l’arrivée des Portugais jusqu’au XVIIIème siècle, l’activité des bâtisseurs est immense sur tout le territoire qui lui vaut son titre de « Rome de l’Orient ».

A partir de la fin du XVIIème siècle, la ville n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les causes de son déclin sont diverses. Mentionnons, entre autres, le contrat de mariage entre Catherine de Bragance et Charles II, futur roi d’Angleterre, en 1661, qui précède un traité de paix entre les deux pays et fait passer la ville de Tanger et une partie des Indes Orientales aux mains des Anglais. Cela a pour effet d’affaiblir la position du Portugal en Asie. Une autre cause du déclin est le manque de ressources humaines du Portugal face à l’immensité de son empire ce qui entraîne une incapacité à suffire aux besoins financiers et commerciaux de la colonie.

Finalement, après 450 ans de présence portugaise, Goa est envahie par les troupes de Jawaharlal Nehru, le 18 décembre 1961 et intégrée dans l’Union indienne, ce qui n’a pas l’heur de plaire à tous les Goannais.

Après le rattachement de Goa à l’Inde, l’état connaît une faible évolution économique jusqu’aux années 1980. Dans les années 1970-1980, Goa devient le paradis des hippies et le rendez-vous des toxicomanes chics de la planète.

Même si Goa s’imprègne de plus en plus du caractère indien, ce n’est pas l’Inde. Les cabanes paysannes portugaises, les nombreuses maisons agrémentées de vérandas couvertes et surtout, toutes les petites églises blanches témoignent de l’époque colonialiste léguée par les Portugais. Une nourriture plus variée et plus riche que dans le reste de l’Inde, de la musique portugo-brésilienne distinguent l’État du reste du pays.

Mais aujourd’hui, presque 50 ans après l’annexion, les Goannais redécouvrent leur héritage culturel portugais et ils en sont très fiers. Ils ont la prétention de le garder vivant. Par exemple, ils ont maintenu leur code civil portugais, favorable aux droits de la personne. Ils sont conscients de leur différence et ils veulent remettre en valeur leur patrimoine et le potentiel architectural de leurs constructions. Ils revendiquent aussi la protection de leur territoire contre le développement immobilier.

Bibliographie
Remy, Goa, Rome de l’Orient, Éditions France Empire, 1955

 

 

 

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