LUSOFONIA: OS NOVOS MUNDOS DO MUNDO
Pesquisa Orientada na Rede
por Luís Aguilar



Qu'est-ce que c'est pour moi la Lusophonie?

Quels sont les fondements de la Lusophonie et quels sont les éléments qui la composent ?
par
Louis-Charles Letendre-Goyette


Étudiant de la Mineure en langue portugaise et cultures lusophones de l'université de Montréal

À mon avis, le concept de «lusophonie» devrait désigner, sans restrictions, l’ensemble des locuteurs de langue portugaise dans le monde. Ce concept, quoique d’aspect simpliste, est strictement conforme avec l’étymologie et ne discrimine personne. Or, certains entendent par lusophonie qu’un ensemble géopolitique ne regroupant que les pays de langue officielle portugaise et certaines régions d’héritage portugais ou de forte tradition lusophile. Certes, à première vue cette idée peut paraître légitime, mais il faut savoir qu’il ne s’agit que d’une contamination provenant de la Francophonie. Car, le terme original de francophonie a été dénaturé pour désigner aujourd’hui une organisation internationale englobant les pays de langue officielle française à laquelle s’ajoutent des pays de forte tradition francophile. La francophonie, ensemble des locuteurs de langue française dans le monde, est devenue de plus en plus la Francophonie. Il faudrait isoler la lusophonie de la communauté des pays de langue portugaise et ne pas faire l’erreur de la France qui a eu la prétention de nommer «Francophonie» ce qui aurait du se nommer «Communauté des pays de langue française ou de tradition francophile». De même, puisque la Francophonie en tant qu’organisation a manifesté à plusieurs reprises des volontés politiques néocoloniales, plusieurs associent la lusophonie à une sorte de néocolonialisme au service du Portugal. Or, la lusophonie n’est pas et ne sera jamais une organisation. Il y a la CPLP pour faire ce travail et la CPLP ne sera jamais la lusophonie. Les détracteurs de la lusophonie, qui voient en elle que la version portugaise de la Francophonie, se trompent, car elle propose davantage que de l’impérialisme culturel portugais. Elle propose, par le véhicule de la langue portugaise, une fraternité culturelle et spirituelle entre des humains qui parlent tous une langue (ou ses dérivés créoles) née au Moyen-âge entre le Minho et la Ria Formosa. La langue portugaise peut prétendre honnêtement à l’universalité parce qu’elle ne s’impose pas sur la planète comme langue capitaliste ou comme langue intellectuelle prétentieuse. Elle se répand au hasard des navigations et des rencontres. Elle fait des amoureux. C’est pour cela que les Brésiliens et les Portugais ne veulent pas s’entendre sur un accord orthographique, car ils sont comme deux amants qui doivent se partager la même femme. Ils veulent la garder chacun juste pour eux, mais les pauvres, ils sont trop bêtes pour se rendre compte qu’elle des centaines d’autres prétendants.

Montréal, mars 2006